Pour se développer, pour affronter les périodes creuses ou les périodes de fort investissement, il est préférable qu’une entreprise présente une trésorerie saine. Comment optimiser sa trésorerie et quelles procédures mettre en place pour détecter toutes les sources d’économie ?
Le bon pilotage de son entreprise découle en partie d’une stratégie adaptée. Quand on sait où l’on va, on peut mieux planifier les actions pour y arriver. La direction financière n’est pas différente des autres directions : chaque année, la stratégie financière permet d’anticiper et de planifier les ressources pour soutenir le plan global de l’entreprise.
Parallèlement, la direction financière constitue en partie un compte de résultat prévisionnel et un plan de trésorerie. Cette stratégie de trésorerie pourra être un succès si l’entreprise fait en sorte de piloter sa solvabilité, d’optimiser sa rentabilité et de prendre le recul nécessaire pour prendre les bonnes décisions.
Savez-vous combien vous devez encaisser chaque jour pour assurer ?
En France, une défaillance d’entreprise sur quatre est liée à des retards de paiement. Piloter sa solvabilité est un élément primordial de la stratégie financière. La trésorerie représente l’ensemble des ressources de l’entreprise, elle permet à cette dernière de faire face à son cycle d’exploitation. Elle est constituée comptablement des disponibilités de l’entreprise (son cash), des valeur mobilières (les placements de l’entreprise) diminuées des concours bancaires (découverts, crédits et facilités de caisse). Le suivi de chacun de ces éléments est donc vital pour le bon développement de l’entreprise, et même pour sa survie.
La trésorerie d’une entreprise peut être mise en danger pour plusieurs raisons :
- une baisse des ventes, l’allongement des délais de paiements des clients,
- l’augmentation des stocks parce que les ventes baissent ou parce que les achats sont mal calibrés,
- un recours à l’autofinancement pour de grosses réparations qui auraient pu être financées par un emprunt,
- une contraction des marges réduisant le différentiel entre encaissements et décaissements ou encore,
- la forte embauche en période d’hypercroissance.
Il est important de distinguer la rentabilité de la solvabilité : par exemple, une entreprise peut présenter un résultat positif, mais être en incapacité de payer ses salaires, par manque de trésorerie. D’autre part, si l’on perd de l’argent mais que l’entreprise a accumulé de la trésorerie les années précédentes, elle est en mesure de soutenir son cycle d’exploitation.
Alors comment piloter sa solvabilité ? Pour le bon développement de l’entreprise, il est important de trouver la juste mesure entre investissements et réserves de trésorerie. Pour cela, il est préférable de mettre en place un outil adapté à l’activité, au volume de données à traiter et le budget que l’entreprise peut dédier. Dans tous les cas, l’important est de suivre sa solvabilité de manière récurrente. Concrètement, la solvabilité s’améliore si l’entreprise :
- facture en temps et en heure,
- assure la mise en place des procédures adaptées pour se faire payer au plus tôt,
- suit son plan de trésorerie afin d’anticiper les besoins du business.
Important à retenir : plus on relance rapidement une facture impayée, plus celle-ci aura des chances d’être réglée. Le pilotage de la solvabilité est un travail continu qui doit devenir un « réflexe » de chaque chef d’entreprise.
Quelles actions impactent ma rentabilité ?
Si la trésorerie permet de soutenir les choix de l’entreprise au quotidien, son pilotage est incontestablement lié à celui de la rentabilité. Certains investissements impactant aujourd’hui la trésorerie de l’entreprise peuvent et doivent permettre l’optimisation de la rentabilité demain. Pour assurer cette tâche, l’entreprise va devoir définir le tableau de bord adéquat, en fonction de ses objectifs, de son activité et de son business model. Il doit permettre l’évaluation de l’état de l’entreprise et la production d’une vision quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. C’est l’outil chiffré du pilotage sur lequel les décisions doivent pouvoir s’appuyer.
Tout démarre par la construction de la stratégie. Cette stratégie se traduit en objectifs globaux puis propres à chaque direction. Pour bien piloter la stratégie d’entreprise, il convient de définir des indicateurs clés, qui seront en mesure en fin d’année de confirmer si les objectifs ont été atteints.
Prenez le temps d’analyser vos indicateurs
Quand on est sans cesse en mouvement, pris par l’activité quotidienne, les deadlines et la multitude de dossiers à traiter, on oublie souvent de se donner le temps de prendre du recul. « Où en suis-je ? Quelles étaient mes prévisions ? Pourquoi mes résultats sont-ils meilleurs ou, au contraire, pourquoi n’ai-je pas atteint mes objectifs ? » Ces questions permettent de se rendre compte de la situation, et, inconsciemment, d’agir pour corriger sa course. Le tableau de bord est l’outil qui permet de prendre ce recul, de se questionner et d’imaginer les actions de demain.
Concrètement, un bon tableau de bord permet d’identifier les écarts par rapport au prévisionnel. Par conséquent, il permet d’aller précisément vers les sujets qui nécessitent de l’analyse et certainement un plan d’action. La rigueur dans la prise de recul est une manière incontestable de piloter sa rentabilité.
Alors prenez le temps pour votre entreprise !
Pour résumer, optimiser sa trésorerie passe obligatoirement par une meilleure planification de ses besoins, un suivi régulier de l’état de son entreprise et un processus de décision efficace. Organisez votre réflexion en démarrant par la définition d’un plan stratégique. Ensuite, l’exploitation des données comptables permettra la création de tableaux de bord, et grâce à l’alimentation et au suivi de ces derniers, l’analyse des écarts entraînera les réajustements nécessaires pour atteindre les objectifs.
03/06/2020 -