Frais d’utilisation, gestion sans souci, gratification… Plusieurs avantages sont attachés à la mise à disposition d’un véhicule de fonction. Et l’employeur y trouve aussi son compte.
« J’ai des clients dont les salariés préfèrent négocier l’obtention d’un véhicule de fonction plutôt qu’une augmentation de salaire. » À la tête du cabinet d’expertise-comptable Sorea, membre du groupement France Défi, Pascal Legros le confirme : le véhicule de fonction a toujours la côte auprès des salariés. Et ce, en dépit des critiques qui lui sont parfois faites. « Il y a encore une symbolique attachée au véhicule de fonction, un côté valorisant. C’est une gratification », estime le professionnel.
Véhicule de fonction : une gestion « sans souci »
La mise à disposition d’un véhicule de fonction, partie intégrante de la rémunération, est un avantage négocié « qui a la même puissance contractuelle que la rémunération, note Pascal Legros. Il est difficile de vous le retirer. Le cadre légal est extrêmement rigoureux. Pour le salarié, c’est sécurisant. »
Utilisé pour des déplacements professionnels et personnels, il affranchit le salarié du coût d’acquisition, des frais d’entretien, de carburant, d’assurances, de carte grise, de taxes… « C’est une gestion et une utilisation sans souci. Et une hausse indirecte du pouvoir d’achat, constate Pascal Legros. Le collaborateur maintient sa capacité d’endettement intacte pour financer ses projets. » Si l’employeur est un bon négociateur, et selon la taille de l’entreprise, le salarié accède à des véhicules qu’il ne pourrait s’offrir en temps normal. Ce, tous les 36 mois, qui est le délai moyen estimé de renouvellement des flottes. Il n’a pas non plus à se soucier de la dépréciation du véhicule.
Cet avantage en nature, cependant, n’est pas totalement gratuit.
» En tant que complément de rémunération porté sur le bulletin de paie, il implique un assujettissement aux cotisations sociales et à l’imposition sur le revenu «
Dans la majeure partie des cas, une estimation forfaitaire est calculée selon le niveau de prise en charge de l’employeur.
Pour l’employeur, une option gagnant-gagnant ?
Les avantages, moins nombreux pour l’employeur, sont bien réels. « Un salarié valorisé est un salarié satisfait », fait remarquer l’expert-comptable. Sa motivation et sa fidélité sont ainsi entretenues. Mais l’avantage est surtout financier. Dans le cas d’un véhicule de location, par exemple, l’employeur ne paie que le coût de location et d’assurance. Les frais d’utilisation sont en grande partie déductibles (sous certaines conditions, et dans la limite de certains seuils).
« À niveaux de service et de satisfaction équivalents, le coût de mise à disposition d’un véhicule pour un salarié restera toujours plus attractif qu’une hausse de rémunération, avec son cortège de charges sociales à payer », résume Pascal Legros. Ce dernier y voit un dernier avantage, administratif : l’employeur s’épargne la gestion de notes de frais à n’en plus finir. Un simple détail ? « Quand on connaît la jungle administrative, ce n’est pas négligeable, notamment pour les petites entreprises », conclut Pascal Legros.
02/03/2020 -