De l’impression à la production de visières de protection
Que faire en période de confinement avec un carnet commandes quasi vierge mais avec une table d’impression et une table de découpe grand format dans son atelier désormais silencieux ? Avec un groupe de professionnels de l’impression et la communication avec lequel Pascal Foucault échange régulièrement, « on s’est dit qu’on pouvait peut-être proposer une gamme d’hygiaphones en Plexiglass comme protection pour les comptoirs de pharmacies, les hôpitaux…, relate le patron d’Osmose communication à Aurillac. Suite à une discussion du groupement avec un industriel de Charleville-Mézières, on a finalement réfléchi à adapter notre technique, sur la base d’une structure type branche de lunettes en plastique sur laquelle on vient assembler de la matière PVC découpée pour faire une visière de protection ».
3 000 commandes en 24 heures
Après quelques tests, le process est au point et Osmose est aujourd’hui en capacité de produire 800 à 1 000 visières par jour. « On a transformé notre matériel de découpe pour aller vers une échelle plus industrielle et détourné notre outil de production au service du collectif », souligne celui qui est plus habitué à concevoir l’habillage de véhicules ou de stands.
À peine les 800 premières pièces sorties et un post sur Facebook déposé, qu’en 24 heures, l’agence aurillacoise est submergée de commandes, « plus de 3 000 en un jour, qui arrivent de tous les secteurs : boulangers, industriels, transporteurs, associations d’aide à la personne, médecins… »
Deux salariés sur les 17 de l’entreprise ont été rappelés pour procéder à cette chaîne de découpe, une autre pour l’emballage et l’expédition. « L’objectif n’est pas de faire du chiffre avec cette activité même si, c’est vrai, que ça nous permet de payer quelques charges fixes », concède Pascal Foucault qui veut retenir l’esprit et la mobilisation collective de plusieurs entreprises cantaliennes pour venir, à leur façon, en renfort de l’effort sanitaire.
Simple, lavable, réutilisable
Si ce prototype, par ailleurs fabriqué par ses collègues du groupement ailleurs en France, n’a pas reçu d’agrément officiel, ces visières permettent une protection contre les postillons des yeux et du visage et évite qu’on porte ses mains au visage. « L’avantage c’est que c’est un produit simple, peu onéreux, lavable et donc réutilisable », fait valoir le Cantalien.
La semaine dernière, Osmose devait recevoir de ses fournisseurs de quoi produire 9 500 pièces. « Pour l’approvisionnement, on bataille : nos fournisseurs habituels situés à Clermont-Ferrand, viennent juste de rouvrir, du coup on fait acheminer de la marchandise de Lyon et d’ailleurs », précise Pascal Foucault qui répond aux sollicitations locales.
17/04/2020 -